« .. Que lui reste-t-il au coeur de ce Silence, pour percer son abcès,lui tenir compagnie et l’aider à comprendre cet homme qui, chaque jour un peu plus, lui échappe sans un bruit, la laisse en mal d’amour ?
Rien qu’une feuille blanche et un crayon noir : Notes de musique, portée de sa souffrance. Des noires sur une blanche, que personne n’entendra, que personne ne lira. Elle n’écrit pour personne; juste pour que résonne, du profond de son coeur, les mots de sa douleur.
Il lisait autrefois, mais c’est si loin tout ça !
Elle ne joue pour personne. Non, c’est trop dérangeant. Et pourtant, continuent des noires sur une blanche, inlassablement. Elles pourraient continuer jusqu’à la fin des temps, de courir sur la page, comme si... sa vie en dépendait...
Et sa vie en dépend !! Elle ne joue pour personne. Juste pour que résonnent, au silence qui la prend, ces mots qui l’emprisonnent, s’ils n’étaient pas jetés ainsi sur le papier ! Partition de sa vie, dédiée à l’Absent ! Elle écrit comme on tonne ! Mais qui entend l’orage sous un épais couchage ?
Elle écrit donc, juste pour libérer... pour ne plus étouffer ; continue, monotone, puis soudain... Se raisonne...»